Le programme spatial de l’Iran continue de progresser avec le lancement réussi de sa plus grande charge utile
L’Iran a récemment annoncé le lancement réussi de la plus grande charge utile de son programme spatial en cours de développement. Selon les médias d’État iraniens, l’un des lanceurs Simorgh à deux étages du pays a décollé vendredi dernier (6 décembre) avec une charge utile totale de 300 kilogrammes. Cette charge utile comprend une péniche spatiale appelée Saman-1, qui peut propulser des satellites vers des orbites plus élevées, le cubesat Fakhr-1 et une charge utile de recherche non divulguée.
Les détails du lancement
Les trois charges utiles ont été placées dans une orbite elliptique de la Terre basse atteignant jusqu’à 410 kilomètres à son point le plus élevé (apogée) et 300 kilomètres à son point le plus bas (périgée). Selon les médias iraniens, ce lancement est considéré comme une étape importante pour le secteur spatial de l’Iran. Cependant, certains analystes occidentaux estiment que ce lancement ne fait qu’alimenter davantage les ambitions nucléaires et les programmes de missiles balistiques du pays.
Les possibilités offertes par la péniche spatiale Saman-1
La péniche spatiale Saman-1 lancée vendredi permettrait à l’Iran de propulser des satellites en orbite basse terrestre vers des orbites plus élevées, telles que l’orbite géosynchrone, où les engins spatiaux restent en permanence au-dessus de la même zone de la Terre. Une telle capacité à élever les orbites éliminerait le besoin de véhicules de lancement plus grands et réduirait les coûts de carburant, facilitant ainsi l’accès des satellites iraniens aux orbites plus élevées.
Le cubesat Fakhr-1
Le cubesat Fakhr-1 est quant à lui une mission de démonstration technologique visant à vérifier la capacité de la deuxième étape du lanceur Simorgh à déployer plusieurs satellites, selon les médias d’État iraniens.
Critiques du programme spatial iranien
Le programme spatial de l’Iran est vivement critiqué en Occident. Les États-Unis et d’autres nations accusent l’Iran de défier les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies qui interdisent au pays le développement de technologies de missiles balistiques, parallèles au développement de fusées. Un rapport de renseignement américain publié en juillet a affirmé que le lanceur Simorgh de l’Iran raccourcirait probablement le délai de production d’un missile balistique intercontinental si le pays décidait d’en développer un, car les systèmes utilisent des technologies similaires.
Les précédents lancements spatiaux de l’Iran
Le lancement de ces trois satellites aujourd’hui fait suite à un vol similaire en janvier 2024, qui a marqué le premier lancement orbital de la fusée Simorgh. Ce lancement avait également mis en orbite trois satellites fabriqués en Iran. Quelques mois auparavant, l’Iran avait lancé une capsule biologique indigène afin de vérifier les technologies nécessaires pour envoyer ses propres astronautes dans l’espace. Certains médias ont prétendu qu’il y avait des animaux à bord, mais cela n’a pas été confirmé.