La science contre le silence : chercheurs mobilisés aux États-Unis

La science contre le silence : chercheurs mobilisés aux États-Unis

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Depuis un mois, de nombreux budgets fédéraux ont été gelés et des sujets de recherche ne peuvent plus prétendre à des financements publics. Les scientifiques américains crient à la censure et défendent leur liberté académique menacée.

Une lutte pour la liberté académique

La science est politique, scande Megan Massa sur la petite scène au pied du Capitole local, à Atlanta, dans l’État de Géorgie, lors d’une journée d’action nationale des scientifiques américains vendredi 7 mars contre les menaces que l’administration Trump fait peser sur la science aux États-Unis. Megan Massa est chercheuse en neuro-endocrinologie et étudie les effets des hormones sexuelles, utilisées en particulier par les personnes en transition de genre, exactement ce que voudrait bannir l’administration Trump.

Des mots-clés bannis

Identités de genre, personnes transgenres, lutte contre le dérèglement climatique… Tous ses sujets sont effectivement inscrits dans des listes qui circulent de recherches qui ne peuvent plus prétendre à des financements publics. J’ai des collègues qui ont déjà perdu leurs financements ou dont les bourses de recherches ont été refusées d’une manière qui indique bien qu’elles l’ont été à cause des mots-clés interdits, relate Megan Massa. Ces mots-clés comme identité de genre, inclusion, diversité ou même femmes (mais pas hommes), sont censés être bannis des recherches qui prétendent à des financements fédéraux.

Une menace pour les chercheurs

Samuel Holmes, qui travaille dans la modélisation moléculaire des glucides, ne tombe pas sous cette censure mais il se sent tout de même menacé par la tournure que prennent les choses. Depuis que l’administration Trump est au pouvoir, beaucoup de jurys d’attribution de bourses de recherches ont été annulés ou reportés, explique-t-il. Ça va avoir des conséquences très graves, en particulier sur les jeunes chercheurs, qui viennent d’être embauchés et auraient besoin très vite de financements qu’ils ne vont pas obtenir.

Un courant anti-science et anti-intellectuel

Même inquiétude chez la professeure Adrianne Edwards, de l’Université Emory d’Atlanta, département d’immunologie et de microbiologie. Notre laboratoire est financé à 100% par de l’argent fédéral, et nous avons trois demandes de bourses en attente, parce que l’administration Trump bloque tout le processus de financement. Nous allons devoir licencier des gens si on obtient pas ces bourses avant la fin de l’année”, redoute-t-elle. Et plus profondément la chercheuse dit sentir un fort courant anti-science et anti-intellectuel qui monte depuis la pandémie du Covid, alimenté par un Donald Trump qui vante sans cesse le sens commun» contre ce qu’il appelle la tyrannie woke des universitaires. La science nous livre des faits avérés, même s’ils ne vont pas dans le sens que l’on voudrait. Et beaucoup de gens dans ce pays préfèrent se raccrocher aux croyances qu’ils ont depuis longtemps. Ils se sentent menacés par la vérité des faits. Adrianne Edwards, de l’Université Emory d’Atlanta

Le combat des chercheurs

Les chercheuses et chercheurs ne baissent pas les bras pour autant. Ils ont lancé des recours devant la justice fédérale qui leur a plutôt donné raison, repoussant pour un temps les décrets pris par Donald Trump sur le financement de la recherche.

Auteur

Jérôme Leroux, 31 ans, est un auteur passionné du monde du gaming, du cinéma et des séries. Originaire de Nantes, il a débuté sa carrière dans le journalisme en tant que contributeur indépendant pour des publications locales.

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