Les métaux amorphes : une révolution industrielle en marche
Les métaux amorphes ouvrent la voie à des applications industrielles de haute performance. Déjà utilisés dans certains objets de pointe, ils restent coûteux, mais ont de grandes chances de révolutionner les matériaux de demain. Explications avec Mathilde Fontez, rédactrice en chef au magazine Epsiloon.
Une rupture technologique inédite dans le domaine des matériaux
Ce type de rupture technologique n’arrive pas tous les jours en sciences des matériaux. Il y a eu l’invention des minéraux amorphes, à savoir le verre. Celle des matériaux organiques amorphes avec le plastique, mais, il n’y avait pas l’équivalent du côté des métaux, jusqu’à aujourd’hui donc, avec l’arrivée de ces métaux amorphes. Ce sont des alliages, de zirconium, de titane, de nickel ou de silicium. Les recettes, secrets de fabrication obligent, restent inconnues.
Des propriétés uniques
Ces alliages sont façonnés avec des procédés particuliers. Les métaux sont mélangés à l’état liquide, puis refroidis très brutalement pour que leurs atomes restent désordonnés. Normalement, dans un métal, les atomes sont organisés de façon régulière, en réseau bien calé – un réseau cristallin. Dans les métaux amorphes, ils sont désordonnés. Ces métaux sont à la fois très résistants – plus durs que le titane – tout en étant élastiques et plus souples qu’un métal normal. Ils résistent aux rayures et à la corrosion.
Des applications déjà concrètes
Ces propriétés rendent les métaux amorphes très intéressants pour l’industrie. Les chercheurs en science des matériaux étudient ces métaux amorphes depuis les années 60, mais aujourd’hui, les premières usines se montent. Des cadres de montre, des écouteurs haut de gamme, des clubs de golf, des isolants pour l’aéronautique, ou des composants pour les moteurs électriques, sont déjà composés de métaux amorphes. Le potentiel de ces matériaux semble immense et promet une révolution dans de nombreux secteurs.
Un coût encore élevé mais des perspectives d’avenir prometteuses
Le coût de ce nouveau matériau reste élevé, à une centaine d’euros le kilo. De plus, les procédés ne sont pas encore capables de fabriquer de gros objets. Les métaux amorphes sont donc pour l’instant utilisés pour des applications de haute performance, mais ce n’est que le début. Qui sait quelles avancées technologiques vont découler de cette nouvelle matière ? Les métaux amorphes représentent un véritable tournant dans l’industrie des matériaux et ouvrent la voie à des innovations majeures dans de nombreux domaines.