Météo extraterrestre : SIMP-0136 dévoilé

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Prévisions météorologiques d’un monde éloigné : SIMP-0136

La dernière mise à jour météo fascinante se propage de l’espace lointain plutôt que des grandes métropoles comme Dublin, Londres ou New York. Les astronomes ont récemment tourné leur attention vers un objet céleste singulier connu sous le nom de SIMP-0136. Ce monde mystérieux, âgé d’environ 200 millions d’années, est situé à environ 20 années-lumière dans la constellation des Poissons.

Un objet céleste entre étoile et planète

SIMP-0136 ne constitue pas tout à fait une planète ni une étoile. Les scientifiques l’appellent un nain brun, un objet souvent considéré comme une étoile échouée. Ce phénomène se forme de la même manière que les étoiles — à partir d’un nu de gaz qui s’effondre — mais ne parvient jamais à accumuler une masse suffisante pour initier la fusion de l’hydrogène dans son noyau. C’est cet aspect qui le différencie des véritables étoiles. De plus, contrairement à la Terre, SIMP-0136 est un monde errant, n’ayant pas d’étoile autour de laquelle orbiter.

Une météo inégalée, révélée par le télescope James Webb

Récemment, grâce au télescope spatial James Webb (JWST), les astronomes ont pu fournir des prévisions météorologiques détaillées pour ce monde énigmatique. En date du 26 septembre, une étude publiée dans le journal [Astronomy & Astrophysics](https://www.aanda.org) a permis de traquer les légers changements atmosphériques de SIMP-0136 durant une rotation complète. Selon le principal auteur de l’étude, Evert Nasedkin, chercheur à [Trinity College Dublin](https://www.tcd.ie), « ces mesures font partie des plus précises relevées pour un objet extrasolaire à ce jour ».

Les mystères des aurores

L’un des résultats les plus intrigants de cette recherche concerne les aurores, qui à première vue, évoquent celles présentes sur Terre. Sur notre planète, elles se manifestent sous forme de lumières scintillantes causées par des particules chargées du vent solaire interagissant avec notre champ magnétique. Cependant, sur SIMP-0136, le champ magnétique est excessivement puissant, résultant en des aurores qui non seulement scintillent, mais qui élèvent également la température des couches supérieures de l’atmosphère jusqu’à 300 degrés Celsius (570 degrés Fahrenheit), ce qui surprend les astronomes.

Exploration des températures atmosphériques

L’étude a révélé que les changements de luminosité observés par le JWST provenaient en réalité de nuages qui, d’une taille comparable à celle des particules de sable, se révèlent plus stables que prévu. En revanche, c’est dans les couches supérieures de l’atmosphère que l véritable dynamisme se produit. Avec des températures plus élevées que prévues, ces fluctuations pourraient être liées à des systèmes de tempêtes massifs, semblables à la Grande Tache Rouge de Jupiter, qui traversent la surface de ce monde en rotation.

Implications pour l’étude des exoplanètes

L’étude de SIMP-0136 ouvre une nouvelle voie d’exploration pour la météorologie des mondes au-delà de notre système solaire. En raison de leur propre nature, les nains bruns comme SIMP-0136 sont des candidats idéaux pour les astronomes souhaitant analyser des exoplanètes géantes qui orbitent autour d’étoiles distantes. Cela permet de comprendre comment les atmosphères de ces planètes évoluent dans le temps.

Perspectives d’avenir avec de nouvelles technologies

Les astronomes envisagent d’utiliser les compétences acquises grâce au JWST et les futures capacités de l'[Extremely Large Telescope](https://www.elt.eso.org) et de l’Observatoire des Mondes Habitables de la NASA pour étudier des atmosphères similaires sur des mondes orbitant autour d’étoiles. « Comprendre ces processus météorologiques est essentiel pour caractériser de futures exoplanètes », affirme Johanna Vos, co-auteur de l’étude et chercheuse à Trinity College Dublin.

Conclusion : Un regard vers les cieux

En somme, SIMP-0136 n’est pas seulement un objet d’étude fascinant ; il représente aussi le futur de l’astronomie et notre compréhension des atmosphères extrasolaires. À travers des technologies avancées et une approche méthodique, les scientifiques espèrent découvrir comment ces mondes sans étoile interagissent avec leur environnement, élargissant ainsi notre perception de l’univers. Comme le souligne Nasedkin, « chaque découverte nous rapproche d’une compréhension plus complète de la diversité des atmosphères qui pourraient exister au-delà de notre système solaire ». Pour en savoir plus sur les nains bruns et leur étude, consultez [NASA Exoplanets](https://exoplanets.nasa.gov/).

Auteur

Amandine Dubois, 29 ans, est une rédactrice passionnée du monde de la technologie et de la science. Originaire de Strasbourg, elle a commencé sa carrière dans le journalisme scientifique en tant que pigiste pour des magazines spécialisés.

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