Pourquoi les Français doutent de la science ?

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Défiance croissante à l’égard de la science en France

Le constat est alarmant : de plus en plus de Français expriment une méfiance vis-à-vis de la science. Dans une récente interview sur Franceinfo, Karine Berger, économiste et ancienne députée, ainsi que Grégoire Biasini, fondateur du cabinet de conseil Palomar, ont évoqué ce phénomène inquiétant. Ils mettent en lumière un changement radical dans la perception de la science : alors qu’elle était autrefois vue comme une source de progrès, aujourd’hui, elle est souvent perçue comme une menace.

Une alerte sur le déclin de la confiance scientifique

Karine Berger a déclaré :

La science était synonyme d’innovation et de bien-être. Aujourd’hui, une majorité de Français ne pense plus que la science apporte plus de bien que de mal.

Ce renversement de perspective, qui pourrait sembler anodin, traduit une inquiétante tendance qui pourrait avoir des répercussions profondes sur la société. En effet, alors que dans les années 80, la science incarnait l’espoir et le progrès, aujourd’hui, elle est plutôt synonyme de confusion et d’incertitude. Cette réflexion est d’autant plus pertinente à l’heure où les enjeux scientifiques sont plus cruciaux que jamais, notamment en matière de santé publique et de climat.

L’influence des réseaux sociaux et des opinions individuelles

Ce qui est particulièrement frappant, selon Grégoire Biasini, c’est que l’opinion personnelle semble désormais dominer l’expertise scientifique. Il souligne que près de la moitié des Français préfèrent s’en remettre à leur propre expérience plutôt qu’à des avis d’experts. Cette volonté de se fier à son propre jugement est accentuée par l’ère numérique où les réseaux sociaux jouent un rôle prépondérant dans la diffusion de l’information. Les mouvements antivax, les scepticismes vis-à-vis des compteurs Linky, et les réticences face aux OGM en sont des exemples concrets. Les individus choisissent souvent de s’associer aux opinions de leurs pairs plutôt que d’écouter les preuves scientifiques. Pour approfondir ce sujet, consultez cet article sur Le Monde.

Les racines de cette défiance : un changement générationnel

Selon Berger, cette défiance ne se limite pas à la France. Elle évoque une tendance similaire observée aux États-Unis, où la méfiance envers les scientifiques prévaut depuis plusieurs années. Ce mouvement de repli sur soi et de refus du progrès scientifique pourrait, à long terme, fragiliser notre prise de décision collective. Une citation fictive qui pourrait illustrer ce phénomène serait :

Dans une ère de fake news, la vérité scientifique ne trouve plus son écho, et le consensus devient un champ de bataille.

Un paradoxe dans la perception de la science

Malgré cette méfiance croissante, une enquête récente a révélé que 69 % des Français croient encore fermement que la science est essentielle pour résoudre les défis contemporains. Ce paradoxe met en avant un décalage entre la perception personnelle et l’opinion collective. Bien que la confiance globale dans la science vacille, la population reconnaît malgré tout son rôle cruciale dans la société. Pour analyser ce phénomène, l’économiste souligne qu’il existe un fossé entre l’adhésion à des idées scientifiques en général et leur application concrète dans la vie quotidienne.

Le poids du groupe et la peur de l’instabilité

La montée de la défiance peut aussi être attribuée à un phénomène sociologique bien établi : la peur de l’instabilité. Les Français souhaitent des certitudes et se sentent souvent perdus face à la complexité des enjeux scientifiques. Karine Berger fait référence à un phénomène connu sous le nom de biais de confirmation :

Pour trouver du réconfort, les individus adoptent les opinions qui sont validées par leur groupe de référence, même si elles sont contraires à la science.

Ce mécanisme aboutit souvent à une fermeture d’esprit face à des données critiques, qu’il s’agisse du changement climatique ou d’autres enjeux environnementaux. Pour en savoir plus sur le biais de confirmation, consultez cette ressource sur Psychology Today.

Une nécessité de rétablir la confiance scientifique

Pour restaurer la confiance envers la science, il est crucial de faire face à ces défis et de rééduquer le public sur l’importance de l’expertise scientifique. Des initiatives doivent être mises en œuvre pour promouvoir un dialogue transparent entre scientifiques et citoyens. Des plateformes éducatives et des campagnes de sensibilisation pourraient contribuer à renforcer cette confiance défaillante. Le défi est de créer un environnement où la science est accessible et comprise, plutôt que craint ou rejetée.

Conclusion : un enjeu pour l’avenir de la société

La défiance envers la science n’est pas seulement un sujet d’actualité, c’est un enjeu fondamental pour l’avenir de notre société. Les propos de Karine Berger et Grégoire Biasini doivent nous engager à réfléchir sur la manière dont nous valorisons et communiquons la science. En fin de compte, il en va de la survie de notre société face aux crises contemporaines. Si le fossé entre science et société se creuse, cela pourrait avoir des conséquences désastreuses sur notre capacité à résoudre des problèmes cruciaux tels que la pandémie de COVID-19 ou le changement climatique. Il est donc impératif de rétablir ce lien de confiance. Pour plus d’informations sur les impacts de la science sur la société, rendez-vous sur Scientific American.

Auteur

Jérôme Leroux, 31 ans, est un auteur passionné du monde du gaming, du cinéma et des séries. Originaire de Nantes, il a débuté sa carrière dans le journalisme en tant que contributeur indépendant pour des publications locales.

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