Foot : trois questions sur la FVS, ce nouveau système expérimenté par la Fifa qui offre aux entraîneurs des challenges vidéos
Et si les entraîneurs pouvaient contester une décision arbitrale et demander une assistance vidéo ? C’est ce principe que la Fédération internationale de football association (Fifa) expérimente pour mettre en place un nouveau système d’aide à l’arbitrage. Avec le Football Video Support (Nouvelle fenêtre) (FVS), seule une demande de l’un des entraîneurs présents sur le banc entraîne l’intervention de la vidéo. Un nouveau dispositif qui suscite des interrogations.
Comment marche la FVS ?
Le système est simple : la vidéo n’intervient que lorsque les entraîneurs la réclament. L’arbitre du match évalue ensuite lui-même sa propre décision. Contrairement à la VAR, l’homme en noir ne dispose pas d’assistants vidéo mais d’un seul opérateur de rediffusion pour lancer les images à sa disposition. Le FVS permet aux entraîneurs de contester jusqu’à deux fois par match s’ils estiment qu’une erreur a été commise. Si l’erreur est corrigée par la FVS, l’entraîneur récupère une possibilité de contestation, à l’instar de ce qu’on peut déjà voir au tennis ou dans d’autre sports.
Testé lors des Coupes du monde féminines U20 et U17 de la Fifa cette année, le FVS pourrait être élargi à davantage de compétitions. Plusieurs associations membres de la Fifa ont déjà manifesté leur intérêt pour participer à l’essai, assure auprès d’ESPN Pierluigi Collina, ancien arbitre international et désormais président de la commission des arbitres de la Fifa.
Une solution moins coûteuse… mais aussi moins juste ?
Avec la FVS, l’objectif est de proposer un service d’arbitrage vidéo moins onéreux et accessible à un plus grand nombre de ligues et compétitions. Dans sa présentation, Pierluigi Collina est clair sur le sujet : Le FVS n’est pas la VAR et, avec le faible nombre de caméras utilisées, le FVS ne permettra pas de montrer ce que la VAR peut montrer.
Avec les nombreuses caméras positionnées autour du terrain et la cellule vidéo, le dispositif de la VAR n’est pas abordable pour tous les championnats. Cette saison, la LFP a, par exemple, décidé à l’unanimité de reporter l’application de la VAR en Ligue 2 dans un souci de maîtrise des coûts. Pour la FVS, le système fonctionne avec un nombre réduit de caméras et moins d’arbitres, ce qui limite les frais. Cependant, certains experts craignent que cela ne crée une disparité entre les équipes qui ont accès à la VAR, celles qui ont accès au FVS et celles qui n’ont rien.
De plus, l’arbitre Bruno Derrien estime que la décision finale devrait rester entre les mains de l’arbitre lui-même pour garantir la justesse de la décision. Il souligne également que certains erreurs pourraient passer inaperçues si l’arbitre n’est pas appelé à les revoir.
Un moyen d’améliorer la VAR plus qu’une alternative ?
Certains entraîneurs voient le FVS comme un complément de la VAR plutôt qu’une alternative. Frédéric Antonetti, ancien entraîneur de Ligue 1, estime que les deux systèmes pourraient être complémentaires et aider à corriger davantage d’erreurs. Il souligne également que les entraîneurs sont souvent capables de détecter certains problèmes depuis le banc, grâce à leur observation constante du jeu.
Le futur de la FVS dépendra de l’Ifab (International Football Association Board), l’instance régissant les règles du football. Si l’Ifab donne son autorisation, plusieurs compétitions pourront utiliser le FVS dès l’année prochaine.