We are clean : comment une phrase de José Mourinho est devenue le slogan des manifestations anti-Erdogan en Turquie
L’emblématique entraîneur portugais, actuellement sur le banc du club stambouliote de Fenerbahçe, avait conclu avec cette phrase une diatribe contre l’arbitrage turc, en novembre.
Arrivé en Turquie en juin 2024 pour reprendre les commandes de Fenerbahçe, l’un des trois clubs historiques d’Istanbul avec le Besiktas et Galatasaray, José Mourinho a vu l’une de ses sorties médiatiques devenir le slogan des manifestations anti-Erdogan, qui secouent le pays depuis plusieurs jours. En effet, depuis l’arrestation d’Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul et principal opposant de Recep Tayyip Erdogan, des milliers de Turcs battent le pavé en reprenant le slogan We are clean (Nous sommes propres).
Une déclaration chargée de sens
Cette phrase, José Mourinho l’a prononcée le 3 novembre 2024, à l’issue d’une victoire difficile de ses hommes sur la pelouse de Trabzonspor (3-2), malgré un penalty non sifflé qui avait fait sortir le Portugais de ses gonds. Devant la presse, José Mourinho avait fustigé le football turc et son arbitrage qu’il juge corrompu depuis son arrivée en Turquie.
On m’avait prévenu avant même que je n’arrive, je n’y croyais pas, mais c’est encore pire que ce qu’on m’avait dit. On joue contre un système. Et jouer contre un système est la chose la plus difficile, s’était notamment emporté le Special One, avant de conclure sa tirade par le fameux We are clean. Comprenez : Nous sommes propres, face à ce système corrompu.
Mourinho contre le système
José Mourinho avait été sanctionné de 18 000 euros d’amende et d’un match de suspension suite à cette sortie, mais son combat porte ses fruits. Si son équipe est distancée dans la course au titre, avec neuf points de retard sur le leader – et rival – Galatasaray, et qu’elle a été éliminée en Ligue Europa, un arbitre étranger a officié fin février pour le derby Galatasaray-Fenerbahçe.
Il faut dire que l’art de la punchline est une seconde nature pour José Mourinho, qui a multiplié, depuis 25 ans, les traits d’esprits plus ou moins inspirés, l’un d’eux devenant même son surnom, lorsqu’il déclarait à son arrivée à Chelsa en 2004 être le Special One.
Quatre mois après ce coup de gueule à Trabzon, ses mots sont donc repris dans les rues turques pour marquer la rupture avec le régime en place. C’est Ekrem Imamoglu lui-même, sur TikTok, qui a publié un montage le 22 mars reprenant le discours du Portugais sur des images de manifestations, au point que le slogan We are clean est repris par des manifestants et de nombreux supporters d’autres clubs turcs.
Car si aucun groupe de supporters n’a officiellement appelé à manifester, les couleurs des ultras des clubs turcs sont bien présentes dans les manifestations. Ce qui était déjà le cas en 2013 lors du mouvement de protestation du parc Gezi, pour lequel plusieurs groupes de supporters avaient appelé officiellement à manifester.
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