L’essor de l’IA fait évoluer l’avenir des jeux vidéo

L’essor de l’IA fait évoluer l’avenir des jeux vidéo

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Comment l’IA transforme le jeu vidéo

Il ne faut pas être particulièrement observateur pour remarquer que l’IA est la vedette du CES 2024. Chaque conversation que j’ai eue lors de cet immense salon de la technologie tournait autour de l’IA et de la manière dont elle allait changer notre façon d’utiliser nos ordinateurs et même de jouer à nos jeux. La base de cette tendance remonte aux processeurs Intel Core Ultra et à la façon dont Team Blue a intégré une unité de traitement neuronal (NPU) dans ses CPU pour ordinateurs portables. Ce n’est pas quelque chose de nouveau en soi, mais étant donné le nombre de laptops alimentés par Intel, nous nous apprêtons à entrer dans une nouvelle phase de la technologie de l’IA qui changera réellement la manière dont chaque ordinateur est conçu et utilisé. Cependant, en tant que gamers, nous sommes déjà bien familiers avec cette technologie, du moins depuis 2018, année où le Nvidia GeForce RTX 2080 est apparu sur le marché.

Qu’est-ce que l’IA apporte aux jeux vidéo

L’IA est devenue un raccourci pour désigner tout ce qui s’améliore avec le temps, mais la véritable conversation porte sur l’IA générative. En gros, il existe plusieurs modèles d’IA capables de prendre un ensemble de données et de générer du contenu à partir de celui-ci, que ce soit de l’écriture, des images, des vidéos ou, comme nous l’avons vu avec Nvidia, des conversations avec des PNJ dans un jeu. L’IA générative existe depuis un certain temps. ChatGPT a fait beaucoup parler de lui l’année dernière lorsqu’il a permis aux gens de poser des questions à un bot et d’obtenir des paragraphes entiers de texte en réponse. Tout cela n’est pas du contenu original, mais cela a permis de rendre l’IA plus accessible au grand public. Cependant, l’IA générative, ou GenAI, est capable de bien plus que de voler du contenu à des artistes et des écrivains. Par exemple, il suffit de regarder le DLSS (Deep Learning Super Sampling), qui était à l’origine un algorithme d’IA entraîné de manière spécifique pour pouvoir augmenter la résolution des jeux de 1080p à 4K. DLSS prend énormément de données et les utilise pour générer des informations d’image et de mouvement, ce qui relève tout autant de l’IA générative que ChatGPT.

L’IA dans les jeux vidéo va devenir plus importante

Lors du CES 2024, j’ai passé beaucoup de temps à discuter avec Intel pour comprendre l’intérêt des PC gamers à IA. Parce que même si les PC à IA vont révolutionner le travail des professionnels de la création et de tous ceux qui utilisent des tableurs, il est difficile d’imaginer pourquoi un gamer voudrait un PC de jeu à IA. Prenons un exemple. Vous jouez à Baldur’s Gate 3 et votre inventaire est constamment désordonné. Un CPU avec une unité de traitement neuronale dédiée permettrait aux développeurs de coder une manière pour que l’inventaire se gère tout seul. Vous pourriez avoir des PNJ capables de répondre aux questions que vous tapez ou dictez en utilisant votre microphone, plutôt que de devoir choisir entre des questions prédéfinies. En fait, j’ai vu cela en action lors du CES, bien qu’il s’agissait d’une version très préliminaire. La démo IA de Nvidia m’a marqué car, bien que ce soit techniquement du dialogue, cela ressemblait à une conversation avec un bot de synthèse vocale. Mais finalement, il ne s’agissait pas d’un jeu qui sortira cette année, mais plutôt d’un aperçu de ce que l’IA générative pourrait apporter à des jeux comme Cyberpunk 2077.

Ce que cela signifie pour les jeux vidéo

Au lieu d’avoir des PNJ aléatoires qui vous répètent la même phrase à chaque fois que vous cliquez sur eux, vous pouvez entamer des conversations naturelles sur l’univers du jeu avec des passants aléatoires, car ils sont formés sur un compendium de cet univers. Imaginez que les livres et les entrées de lore dans le jeu ne servent pas seulement à lire, mais aussi à former un grand modèle de langage [LLM] qui vous permette d’avoir des conversations dynamiques avec n’importe quel PNJ que vous rencontrez. L’un des avantages des derniers processeurs d’AMD et d’Intel est que les processeurs neuronaux boostent naturellement les performances, car le CPU peut hiérarchiser de manière plus intelligente les tâches. Mais imaginez ce que cela pourrait apporter aux mondes ouverts gigantesques, qui sont toujours ce qui met le plus de pression sur les processeurs. Exécuter un modèle GenAI sur votre PC qui crée réellement du contenu dynamique et sur mesure en fonction de vos choix dans le monde du jeu. Il existe de nombreuses façons pour les développeurs de jeux de simuler cette sorte de choses, mais parfois cela peut être réussi ou raté – il suffit de regarder Mass Effect 3 ou Starfield.

Des jeux visuellement améliorés grâce à l’IA

L’IA a déjà permis d’améliorer considérablement les visuels des jeux et les améliorations vont se poursuivre. Les cartes graphiques de Nvidia possèdent des Tensor Cores depuis près de six ans, ce sont techniquement les premiers processeurs d’IA dans l’informatique grand public. Les avantages sont déjà apparents si vous recherchez des exemples. Des jeux comme Alan Wake 2 et Cyberpunk 2077 ne paraîtraient pas aussi beaux sans l’outil DLSS pour améliorer les performances. Si vous avez déjà essayé de faire tourner Cyberpunk 2077 avec le ray tracing activé mais le DLSS désactivé, même sur un RTX 4090, cela ne fonctionne pas bien. AMD et Intel ont leur propre technologie d’upscaling, mais aucune n’est aussi fluide que le DLSS, car elles n’utilisent pas de modèles GenAI de la même manière. Team Green (Nvidia) a réalisé depuis longtemps que l’IA était nécessaire pour rendre les jeux plus beaux et le DLSS en a bénéficié en conséquence.

Tout cela va devenir plus cher, et c’est dommage

Il est facile de regarder le potentiel de l’IA dans les meilleurs jeux PC et d’être émerveillé par les possibilités, mais il est vrai que les modèles d’IA sont extrêmement difficiles à exécuter. C’est d’ailleurs pour cela que chaque entreprise qui fabrique des processeurs intègre désormais des composants matériels dédiés pour aider aux charges de travail de l’IA. Apple le fait depuis le M1, Nvidia le fait depuis le RTX 2080, et Intel et AMD se sont joints à la bataille avec respectivement les processeurs Intel Core Ultra et Ryzen 8000 Mobility. Mais même avec ce processeur dédié inclus dans les packages CPU et GPU, les exigences système pourraient augmenter considérablement. Toute personne qui a joué avec Stable Diffusion peut vous dire que 16 Go de RAM ne suffisent tout simplement pas. Nous allons assister à un nouveau bond générationnel des spécifications PC, où 32 Go pourraient devenir la nouvelle norme. Il n’y a rien de fondamentalement mauvais là-dedans – après tout, l’amélioration technologique est positive – mais le problème est que tout cela ne va pas devenir moins cher. Vous pouvez déjà le constater avec les cartes graphiques. La RTX 4080 Super vient de sortir au prix de 999 $. Ce n’est pas si loin de l’époque où la GTX 980 est arrivée sur le marché à 549 $. Le prix des cartes graphiques haut de gamme a doublé depuis 2014. Cela ne fait qu’une décennie.

Le côté positif

L’IA a été libérée dans l’industrie du jeu et il n’y a actuellement aucun moyen de l’arrêter. Alors que ces nouvelles technologies s’intègrent aux jeux, les entreprises qui fabriquent du matériel de jeu vont devoir s’adapter. Les cartes graphiques, les consoles de jeu et les jeux eux-mêmes vont devoir s’améliorer ou risquer d’être laissés pour compte. Nous constatons déjà cela, c’est pourquoi AMD et Intel ont pris exemple sur ce qu’Apple faisait avec le M1 et ont réalisé qu’ils devaient suivre la même voie. Et c’est pourquoi ils ont tous deux créé des concurrents au DLSS, même si cela leur a pris un certain temps. Six ans plus tard, la technologie d’upscaling est devenue une nécessité si vous voulez jouer à des jeux AAA. Les trois fabricants de cartes graphiques la possèdent désormais, tout simplement parce que les joueurs ont vu les prouesses du DLSS et ont naturellement voulu l’avoir également sur leurs cartes graphiques. Et bien que les technologies FSR et XeSS ne soient pas tout à fait comparables au DLSS pour le moment, il n’y a aucune raison de penser que cela va rester ainsi. L’une des caractéristiques moins connues des cartes graphiques AMD Radeon RX 7900 XT et du reste de cette gamme est qu’elles possèdent en effet un processeur d’IA. C’est juste que FSR ne l’utilise pas vraiment. AMD le présente comme un moyen d’aider les professionnels de la création à gérer leurs charges de travail, comme le remplissage intelligent dans Photoshop ou Stable Diffusion. Mais si vous voulez simplement une carte graphique pour le jeu, une grande partie de votre carte graphique reste inutilisée la plupart du temps. AMD n’a pas commenté s’il travaillait sur une nouvelle version de FSR qui fonctionnerait sur un modèle GenAI plutôt que sur un simple filtre de netteté, mais cela ne me surprendrait pas. Et maintenant que Team Red a intégré la technologie de l’IA dans ses CPU, nous pourrions voir l’entreprise commencer à développer des modèles d’IA pour aider à l’upscaling et à la génération d’images.

Tout cela arrivera plus vite que nous ne le pensons

Que je parle à Nvidia, Intel ou AMD, j’ai entendu dire que l’IA va arriver dans les jeux vidéo dans les deux prochaines années. Au début, c’était un peu difficile à croire – j’ai vu la démo de Nvidia et combien la voix était mauvaise – mais quand j’y réfléchis, cela semble être quelque chose qui sera assez facile à corriger, surtout avec un éditeur de jeux comme Ubisoft qui le finance. Et, eh bien, c’est ça. Nvidia m’a dit qu’il travaillait étroitement avec Ubisoft pour intégrer quelque chose comme cette démo d’intelligence artificielle d’Ubisoft dans les prochains jeux, et même si ce n’est probablement pas pour cette année, nous pouvons nous attendre à ce que cela commence à apparaître dans un futur très proche. Cela ne prend pas non plus en compte les jeux indépendants. Les jeux indépendants sur PC ont été le terrain de jeu idéal pour l’expérimentation du ray tracing et il ne fait aucun doute dans mon esprit que les jeux indépendants utilisant l’IA d’une manière ou d’une autre commenceront à apparaître partout dans l’année à venir. Il y aura beaucoup de déchets, il y en a toujours, mais parmi les déchets se cacheront de petites visions du futur des jeux AAA, et j’ai hâte de les découvrir.

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